Quelle reconversion envisager en cas de mal de dos ?
Mal de dos chronique : les situations à risque
Selon l’Institut national de recherche et de sécurité, près de 2 salariés sur 3 ont eu, ont ou auront des problèmes de dos. Véritable « mal du siècle » pour reprendre une expression utilisée régulièrement, le mal de dos appelé aussi lombalgie peut disparaître au bout de quelques jours. Mais dans certains cas, la douleur se manifeste de façon continue pour devenir chronique (plus de 3 mois). La cause ? Des facteurs individuels (âge, état de santé) mais aussi des facteurs liés à l’activité professionnelle.
Les métiers les plus exposés
Travail physique intense, postures pénibles, manutention, port de charges, mouvements répétitifs… Si ces facteurs de risques de mal de dos peuvent être identifiés dans de nombreux métiers, certains secteurs s’avèrent particulièrement exposés. C’est notamment le cas du transport et de la logistique : installation, chargement et déchargement des marchandises de manière répétitive. Malgré une mécanisation du secteur et l’apparition de nouveaux équipements, nombreux sont les manutentionnaires, routiers et déménageurs qui souffrent de douleurs chroniques au dos.
Dans le secteur médical, sanitaire et social, le personnel est également touché par des lombalgies chroniques liées au port de charges lourdes ou de personnes, ainsi qu’à la manipulation d’équipements d’entretien. La position debout prolongée est également un facteur de risque supplémentaire dans le déclenchement d’un mal de dos, en particulier chez les infirmiers, assistants de vie et aides-soignants. Dans le commerce et la grande distribution, la lombalgie serait également à l’origine de près d’1,1 million de journées de travail perdues (selon l’INRS). En cause ? Des tâches très répétitives et la manipulation d’objets lourds ou encombrants pour les employés de rayon, mais aussi de mauvaises postures comme l’immobilité prolongée pour les hôtesses de caisse.
Parmi les métiers du gros œuvre et du second œuvre, certains métiers particulièrement difficiles laissent des traces physiques au fil des chantiers réalisés. Les maçons, les coffreurs, les couvreurs, les charpentiers, les chauffagistes, les métallurgistes, mais aussi les paysagistes et les jardiniers réalisent des mouvements qui demandent souvent un effort trop important sur les lombaires et les vertèbres.
L’organisation du travail en elle-même peut aussi conduire à l’apparition de douleurs dorsales. Le stress est notamment responsable de tensions musculaires et troubles musculo squelettiques.
Est-ce que le mal de dos est reconnu comme maladie professionnelle ?
Depuis 1999, le mal de dos peut être reconnu comme une maladie professionnelle. Mais attention, la loi est précise, elle reconnaît seulement deux pathologies : la sciatique (douleur du nerf sciatique qui peut se propager du bas du dos jusqu’à l’orteil) et la radiculalgie par hernie discale (douleur provoquée par la compression de la racine d’un nerf depuis la colonne vertébrale vers des membres supérieurs ou inférieurs). Autre point important, plusieurs critères sont à remplir pour voir son mal de dos considéré comme une maladie professionnelle :
- les douleurs doivent être chroniques (ressenties depuis au moins 3 mois) et provoquées par la transmission de vibrations dans tout le corps ou liées au port de charges lourdes ;
- l’affection doit être qualifiée après la réalisation d’un examen radiologique, la première consultation médicale devant être prise 6 mois maximum après la fin de l’exposition professionnelle,
- l’exposition professionnelle doit avoir duré au moins 5 ans.
La maladie doit également figurer dans le tableau des maladies professionnelles de l’INRS, avec des causes identifiées, comme la manutention de charges lourdes avec exposition aux vibrations par exemple.
Agir dès les premiers signes et éviter l’invalidité
Il est bien souvent difficile de faire reconnaître ses douleurs lombaires comme une maladie professionnelle. Malgré un changement de paradigme au sein de nombreuses entreprises qui prennent de plus en plus en compte le bien-être de leurs salariés, lorsqu’un mal de dos se déclare, il devient difficile de mener à bien ses missions. Notre conseil : n’attendez pas que la situation s’aggrave, que l’usure de votre dos s’installe et que votre lombalgie devienne invalidante. Grâce à la reconversion professionnelle, vous pouvez envisager une nouvelle activité qui préservera votre santé.
Mal de dos et reconversion professionnelle : quel métier choisir ?
Le mal de dos ne doit pas être envisagé comme une fatalité ni comme une entrave à vos ambitions professionnelles. Il existe de nombreux métiers offrant des conditions favorables pour vous épanouir. Sans compter que la reconversion professionnelle s’est aujourd’hui fortement démocratisée via des parcours de formation et des aides adaptés à votre profil.
Quels métiers privilégier quand on a mal au dos ?
Lorsque l’on envisage de réaliser une reconversion professionnelle suite à un mal de dos, la première étape est de choisir un nouveau métier qui limite les souffrances. Concrètement, on évite les professions soumises à une forte pression ou à un stress important, ainsi que celles qui imposent une position debout prolongée. À l’inverse, on préfèrera un métier qui offre plus de flexibilité dans les horaires, qui favorise le télétravail et qui ne demande pas une activité physique importante. Attention, rester en position assise derrière un bureau n’est pas non plus la solution miracle. Les secteurs de la communication et du numérique (traducteur, rédacteur, graphiste, développeur, spécialiste en cyber sécurité, expert Big Data, etc…) peuvent par exemple être adaptés aux personnes sujettes aux lombalgies, mais il reste important d’aménager son emploi du temps pour pouvoir bouger régulièrement. Le métier de commercial peut s’avérer intéressant pour concilier posture assise et mouvement, à condition de limiter le stress et les déplacements en voiture.
Pour ceux qui ont envie de quitter le monde du salariat pour se lancer en tant qu’indépendant, gardez aussi à l’esprit qu’il est primordial d’aménager votre bureau de manière ergonomique. Quel que soit le métier que vous envisagez pour vous lancer dans le monde dans l’entrepreneuriat, le plus important est de ne pas tomber dans les travers de l’inactivité physique et de varier les postures autant que possible.
Comment se former ?
Accessible à toutes et à tous, à n’importe quel âge, la reconversion professionnelle s’accompagne très souvent d’un temps de formation. Pour accompagner les personnes vers un nouveau métier qui limite les facteurs de risques de mal de dos, plusieurs solutions existent. Il est possible de mobiliser son Compte Personnel de Formation (CPF) pour financer tout ou une partie de sa formation ou bien de réaliser un Projet de Transition Professionnelle (PTP). L’avantage de ce second dispositif ? L’opportunité de suivre une formation certifiante pour tout salarié du secteur privé et de bénéficier d’une prise en charge de la rémunération, des frais pédagogiques ainsi que des frais annexes (repas, trajet, hébergement). Comment bénéficier du financement d’un PTP ? Avoir un projet de transition professionnelle cohérent avec le nouveau métier visé, choisir un parcours de formation pertinent par rapport à votre profil, s’assurer des perspectives d’emploi au terme de la formation. À noter que certaines situations peuvent rendre votre projet de PTP prioritaire, comme l’inaptitude médicale reconnue et/ou l’engagement dans un processus de reconnaissance.
Attentif aux signaux que lance votre corps, vous envisagez un nouveau projet professionnel en adéquation avec vos besoins ? Pour mettre toutes les chances de votre côté, découvrez les métiers qui recrutent près de chez vous et contactez votre Transitions Pro en région pour débuter votre projet de reconversion professionnelle.