Comment demander un changement de poste en interne à son employeur ?
Que vous ayez besoin ou non d’affûter vos compétences grâce à une formation, on vous dit comment préparer votre demande de mobilité interne. Explications détaillées.
Recourir à la mobilité interne
Côté salarié, la mobilité interne représente une alternative sécurisante au changement professionnel. Plutôt que de se challenger en postulant anonymement sur le marché du travail, on candidate au sein de sa propre entreprise, en territoire connu. Idéale pour répondre à un besoin de changement (type de travail, rythme de vie, compétences, emplacement géographique…), la mobilité interne possède aussi de nombreux avantages côté employeur (fidélisation des salariés, diminution du budget recrutement, accélération du recrutement, limitation du risque sur la sélection du candidat qui présente un profil connu, onboarding simplifié, transition douce…).
Changer de poste en interne peut être réalisé de plusieurs manières :
- De manière verticale : dans le cadre d’une promotion interne au sein du même service.
- De manière horizontale : dans le cadre d’un changement de service, sur une fonction similaire.
- De manière transversale : dans le cadre d’une promotion au sein d’un autre service.
Pour formuler votre demande de changement de poste (mutation en interne) ou encore découvrir si une lettre de motivation spéciale mobilité interne doit être rédigée, lisez ce qui suit !
Comment faire une demande de mobilité interne ?
Avant toute chose, retenez que si vous souhaitez changer de poste, de métier ou de service tout en restant dans la même entreprise, plusieurs réflexes s’imposent :
- Assurer une veille active : en mettant en place des alertes concernant les éventuels postes à pourvoir au sein des différents services.
- Cultiver le réseau : en communiquant au maximum avec vos collègues pour connaître les besoins des différents services.
- Jouer la transparence : en informant dès que possible votre supérieur hiérarchique afin de coconstruire votre projet de mobilité.
Quand formuler sa demande auprès de son employeur ?
Vous avez enfin trouvé le poste de vos rêves ? Il est temps de préparer votre demande de changement de poste en interne ! Objectif, réussir à convaincre votre employeur que vous êtes la personne idéale pour le poste. En matière de timing, si la règle préconise d’aborder le sujet lors de l’entretien annuel durant lequel on fait part de ses souhaits d’évolution, postuler peut intervenir à tout moment puisque les offres de poste sont publiées tout au long de l’année.
Comment justifier sa demande ?
Généralement, deux situations se présentent. Soit vous possédez déjà les compétences requises et la demande de mobilité interne peut être formulée à l’aide d’une lettre de motivation accompagnée d’un CV actualisé.
Soit vous ne possédez pas encore l’intégralité des compétences et vous allez devoir être force de proposition pour convaincre votre employeur du bien-fondé de votre requête.
La bonne idée : faire le point sur vos savoir-faire acquis et les mettre en face des compétences attendues sur le poste en interne que vous convoitez. Une fois votre analyse réalisée, soyez force de proposition en arrivant avec un projet ficelé (nombre d’heures de formation prédéfini, solution d’accompagnement et de financement…).
Pourquoi et comment se former à de nouvelles compétences ?
Si vous visez un changement de métier, votre mobilité interne mobilisera certainement de nouvelles compétences. Dès lors, il convient de se former pour postuler à l’emploi visé. Votre entreprise peut prendre en charge votre formation en sollicitant votre OPCO. Si ce projet de financement vous est refusé, vous pouvez mobiliser un dispositif comme le PTP (Projet de Transition Professionnelle). Conçu pour les salariés du privé désireux de changer de métier, le PTP permet de financer la formation certifiante en lien avec la reconversion souhaitée.
Avantage majeur de ce dispositif : il préserve la rémunération du salarié et son contrat de travail pendant toute la durée de la formation.
Attention, pour être éligible, vous devez candidater pour un poste qui vous conduit à changer de métier (code ROME du nouveau métier différent du précédent).
Les formations finançables par le PTP sont :
- les formations inscrites au RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles),
- un ou plusieurs blocs de compétences d’une certification inscrite au RNCP,
- les formations inscrites au répertoire de France Compétences,
- certaines habilitations nécessaires au changement de métier ou de profession.
À savoir : le PTP est proposé aux salariés qui souhaitent se reconvertir dans un nouveau métier, un nouveau secteur d’activité, une nouvelle entreprise. Si vous sollicitez le dispositif pour une mobilité interne, votre dossier ne sera pas prioritaire.
S’adapter aux nouvelles exigences du monde du travail
Pour mettre toutes les chances de votre côté et réussir votre projet de mobilité en interne, n’hésitez pas à faire le parallèle entre vos envies et les besoins de l’entreprise. En clair, alignez si possible les compétences que vous souhaitez développer et celles qui pourraient être utiles à l’entreprise. En mutation constante, le monde du travail a besoin de personnes souples et adaptables. C’est là que vous avez une carte à jouer. En acquérant de nouveaux savoir-faire précieux pour l’organisation, tout en faisant financer votre projet, vous multipliez les atouts pour que votre candidature soit acceptée. Enfin, songez à faire valoir votre connaissance des rouages internes pour valoriser votre profil. La bonne idée : identifier les postes pour lesquels l’entreprise peine à recruter.
Deux autres pistes pour aller plus loin :
- Si vous avez besoin de faire le point sur votre niveau et vos savoir-faire, songez au bilan de compétences finançable à l’aide de votre CPF (Compte Personnel de Formation).
- La VAE (Validation des Acquis de l’Expérience) peut intervenir pour vous aider à argumenter un désir de promotion interne (changement de poste, de service…).
Se faire accompagner tout au long de son projet
Un projet de mobilité interne doit être assorti d’un accompagnement de qualité pour servir à la fois l’entreprise et le salarié qui doit se sentir bien dans son nouveau poste. En cas d’échec sur une évolution menée en interne, les conséquences peuvent en effet peser sur la structure (image de l’entreprise), sur le collaborateur (perte de confiance, mal-être) et sur le reste de l’équipe (conflits entre salariés). Le service des ressources humaines joue un rôle crucial en la matière. Présent dès le début à travers les entretiens professionnels et les dispositifs d’aide à la mobilité, le service RH peut en outre éditer une charte de mobilité qui engage l’entreprise et le salarié ayant évolué en interne à respecter un règlement mutuel.
En dehors de l’entreprise, le salarié peut faire appel au CEP (Conseil en Évolution Professionnelle). Il s’agit d’un service d’accompagnement personnalisé gratuit qui permet à toute personne active, avec ou sans emploi, de s’informer sur le marché de l’emploi, sur les métiers, sur les formations et les organismes formateurs et aussi sur les financements pour une formation, une VAE ou encore un bilan de compétences.
Faire prendre en charge sa formation
L’aspect budgétaire mérite d’être abordé lors d’un entretien pour un projet de mobilité en interne. Nerf de la guerre, la prise en charge de la formation ne dépend pas forcément de l’entreprise. Grâce à un dispositif tel que le PTP, tout ou partie du coût de la formation, ainsi que les frais qui lui sont liés, peuvent faire l’objet d’un financement externe tandis que le salarié continue à percevoir sa rémunération et qu’il bénéficie du maintien de sa protection sociale. En clair, changer de métier avec le PTP, c’est du gagnant-gagnant !
Se former à un nouveau métier tout en restant dans la même entreprise peut être rassurant et le PTP facilitera cette reconversion sans prendre de risque ! Accessible aux salariés du privé, ce dispositif, tourné vers le changement, s’avère avantageux pour l’entreprise comme pour le salarié. Bonne nouvelle pour celles et ceux qui ne visent pas la mobilité interne, il s’adresse aussi aux personnes qui souhaitent quitter leur entreprise et leur poste pour se reconvertir dans un nouveau secteur d’activité.