Reconversion professionnelle : choisir la création d’entreprise
Se reconvertir pour créer son entreprise
Avec le succès du statut d’auto-entrepreneur – il en existe environ 2,5 millions selon les chiffres de l’URSSAF en 2023 -, sans compter tous les autres statuts qui existent, devenir entrepreneur est aujourd’hui un projet envisagé par beaucoup de personnes. Et cela, dans des secteurs aussi variés que le commerce et le service, avec tout ce que cela suppose comme métiers différents.
Pourquoi créer sa propre entreprise ?
La création d’entreprise, quand elle est réfléchie et bien encadrée, apporte de nombreux avantages à ceux qui tentent cette aventure. Ainsi, en tant qu’entrepreneur ;
- vous pouvez donner vie à votre projet professionnel en mettant en œuvre vos propres idées, vos compétences et votre vision.
- vous avez la liberté de prendre vos décisions, de façonner votre entreprise selon vos valeurs et de vous épanouir dans un domaine qui vous passionne.
- vous avez à portée de main une réelle opportunité de développement personnel au sens de la réalisation de soi.
Puis-je être salarié et créer mon entreprise ?
Oui, il est tout à fait possible d’être salarié et de créer son entreprise en parallèle. Vous pouvez débuter votre projet tout en restant en poste, ce qui vous permet de bénéficier d’une certaine stabilité financière pendant la phase de démarrage.
Cependant, assurez-vous de vérifier les clauses de votre contrat de travail pour éviter tout conflit d’intérêts. Une clause de non-concurrence peut en effet freiner, voire remettre en cause votre projet. Pour plus de sûreté, il vaut mieux se lancer dans un projet qui n’a pas de point commun avec l’activité salariée. Dans ce cas, vous ne risquez pas de porter préjudice à votre employeur, par exemple en lui « volant » un client ou en dévoilant des données confidentielles.
Qui peut m’aider à créer mon entreprise ?
Pour vous accompagner dans votre projet de création d’entreprise, de nombreux acteurs sont disponibles et leurs services gratuits. Vous pouvez vous tourner vers ces structures :
- Pôle emploi, qui propose des formations à la création d’entreprise,
- les services des Chambres de Commerce et d’Industrie,
- les organismes de conseil en entrepreneuriat ou encore de réseaux d’accompagnement entrepreneurial.
Ces organismes vous fourniront des conseils, des formations et autant d’outils pour vous aider à concrétiser votre projet.
Évaluer la faisabilité de son projet de création d’entreprise
Ces mêmes structures vous donneront la possibilité d’étudier si votre projet est réalisable. Bien sûr, ils ne peuvent pas garantir la réussite de votre projet. Mais leur expérience vous permettra de savoir si votre projet est pertinent, par rapport à la demande et à votre secteur d’activité.
Pour ce faire il est vivement conseillé de suivre quelques étapes incontournables pendant lesquelles vous serez accompagné. De cette façon et avant même de vous lancer dans la création de votre entreprise, vous pourrez évaluer la faisabilité et les chances de succès de votre projet. Voici quelques étapes clés à suivre :
Faire une étude de marché
Une étude de marché est essentiel avant de créer son entreprise. Elle vous permettra d’analyser la viabilité de votre projet en évaluant :
- la demande,
- la concurrence ,
- les tendances du marché,
- l’environnement si votre projet implique un lieu d’installation, comme un commerce.
Cela vous aidera à identifier vos clients potentiels et à définir votre positionnement stratégique.
Réaliser un business plan
Différent de l’étude de marché, le business plan est un document financier essentiel qui détaille :
- votre projet d’entreprise,
- votre stratégie commerciale,
- votre business model,
- vos objectifs,
- vos ressources et vos besoins de fonds.
Le business plan sert aussi de référence pour présenter votre projet et convaincre d’éventuels partenaires ou investisseurs de la viabilité de votre projet.
Les démarches administratives et juridiques
La création d’entreprise implique des démarches administratives et juridiques. Si ces deux aspects peuvent faire peur au départ, il est important de comprendre qu’au fil du temps et de l’avancement de votre projet, cela deviendra un automatisme. Si vous êtes bien accompagné et rigoureux, l’aspect administratif ne vous posera plus de problème.
Parmi les premières étapes, vous devrez notamment choisir le statut juridique de votre entreprise : Entreprise Individuelle (EI), Entreprise unilatérale à responsabilité limitée (EURL), Société à responsabilité limitée (SARL), etc. Ce sont ne pas que des noms, chacune de ces possibilités entraîne une gestion et des responsabilités différentes.
Là encore, faites-vous accompagner pour ne pas commettre d’erreur. Dans certains cas, vous pouvez par exemple tester votre idée avec le statut de l’auto-entreprise dont les charges seront proportionnées, avant de passer – en cas de succès – à un statut plus protecteur.
Par la suite, il s’agira d’effectuer les formalités d’immatriculation, de mettre en place les contrats nécessaires si vous devez recruter, etc.
Se former pour mener à bien son projet de création d’entreprise
Pour mener à bien votre projet de création d’entreprise, il est essentiel de vous former et d’acquérir les compétences nécessaires. Voici deux aspects importants à prendre en compte :
Se former à un nouveau métier
Si vous envisagez de vous reconvertir dans un nouveau métier, suivez d’abord une formation dédiée afin d’acquérir les connaissances et les compétences requises. C’est indispensable si vous changez de secteur.
De nombreuses formations professionnelles, certifiantes ou diplômantes, adaptées à différents secteurs d’activité, sont aujourd’hui disponibles pour vous y aider.
Renseignez-vous sur les organismes de formation mais aussi sur les dispositifs de financement disponibles qui faciliteront votre accès à la formation.
Quelle formation suivre pour créer son entreprise ?
En parallèle de la formation à votre nouveau métier, il est important de suivre une formation dédiée à la création d’entreprise. C’est aussi une étape importante si vous n’avez pas d’expérience en gestion.
Cette formation vous permettra en effet d’acquérir les compétences entrepreneuriales nécessaires pour gérer votre entreprise. Pour cela, prenez contact avec votre Conseiller en Évolution Professionnelle qui vous mettra en contact avec les organismes certifiés qui proposent des formations adaptées, axées sur des sujets allant de la gestion d’entreprise au marketing, en passant par la comptabilité, les ressources humaines, etc.
Comment financer sa création d’entreprise sereinement ?
Voilà l’étape non pas la plus compliquée, mais celle qui nécessite de bien évaluer sa situation afin de ne pas se retrouver sans revenu pendant la période de transition. Deux solutions s’offrent à vous :
Le congé pour création d’entreprise
Si vous êtes salarié et avez au moins 24 mois d’ancienneté (consécutifs ou non) vous pouvez envisager de demander un congé pour création d’entreprise. Notez que cela peut changer en fonction des conventions collectives, renseignez-vous bien.
Si vous y avez droit, ce dispositif vous permet de vous consacrer pleinement à votre projet entrepreneurial. Et cela, tout en conservant votre protection sociale. En principe, le congé pour création d’entreprise n’est pas rémunéré. Toutefois, certains usages en entreprise ou des conventions collectives peuvent prévoir une rémunération partielle.
Pensez à vous renseigner en amont sur les conditions et les démarches à effectuer auprès de votre employeur et des organismes compétents.
Les allocations chômage
Si vous êtes au chômage, vous pouvez bénéficier d’aides financières de Pôle emploi pour créer votre entreprise. Pour obtenir ces aides, deux possibilités sont envisageables si vous êtes en poste : négocier une rupture conventionnelle ou bénéficier du dispositif démission-reconversion. Dans les deux cas, vous pourrez bénéficier d’un soutien financier et d’une sécurité pour vous engager dans votre projet.
La rupture conventionnelle : elle est avantageuse pour le salarié, car elle lui permet de quitter son poste en touchant une indemnité et ses congés payés, puis de percevoir son allocation chômage. Celle-ci nécessite l’accord de l’employeur.
Le dispositif démission-reconversion : permet, sans accord de l’employeur, de démissionner de son emploi tout en bénéficiant des allocations chômages. Il faut pour cela remplir certaines conditions :
- être salarié du secteur privé en CDI au moment de la démission,
- avoir travaillé au moins 1300 jours dans les 60 derniers mois,
- avoir un projet de reconversion professionnelle bien préparé et reconnu comme étant réel et sérieux.
Ce dispositif permet également, si besoin, de se faire financer une formation par Transitions Pro.
À noter : pensez bien à vous faire accompagner par un Conseiller en Évolution Professionnelle (CEP) avant de démissionner.
Le passage à temps partiel pour création d’entreprise
Autre éventualité : passer à temps partiel dans votre emploi actuel pour consacrer une partie de votre temps à la création de votre entreprise. Cela vous permet de générer quand même des revenus tout en développant progressivement votre activité entrepreneuriale.
Néanmoins, assurez-vous de bien évaluer les implications financières et organisationnelles d’un tel choix avant de vous engager. Si vous avez suffisamment d’économies de côté pour assurer le paiement de vos besoins courants pendant quelques mois, c’est possible. Sinon, il est important de trouver une autre solution.
La reconversion professionnelle avec pour ambition la création ou la reprise d’une entreprise est un beau projet pour envisager une nouvelle vie professionnelle. Grâce au statut adapté à chaque situation et à l’aide apportée par différents organismes, il est aujourd’hui possible pour tout le monde d’aspirer à une nouvelle carrière et à l’entrepreneuriat. Pour mener à bien votre projet, il est cependant essentiel de bien y réfléchir et de faire les choses dans l’ordre. Mais qu’il s’agisse de vous former, d’évaluer la faisabilité de votre idée ou de planifier vos ressources financières, vous n’êtes pas seul.
Des professionnels comme le CEP et Transitions Pro sont à vos côtés pour vous renseigner sur les dispositifs d’accompagnement existants et maximiser vos chances de succès.